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Toulouse : La ville mise sur les drones pour détecter les risques d’effondrement

SÉCURITÉ : Pour anticiper les risques d’effondrement des bâtiments, la ville de Toulouse s’est équipée de deux drones capables de se glisser dans des endroits inaccessibles à l’homme

Depuis la catastrophe de la rue d’Aubagne à Marseille, et plus récemment les effondrements d’immeubles à Bordeaux puis Lille, les mairies cherchent des moyens de mieux maîtriser les « risques bâtimentaires » sur les logements le plus anciens. Toulouse, qui a dû gérer en 2019 l’effondrement d’une toiture de la rue Cujas, puis celui du premier étage d’un immeuble de la rue de la Fonderie en 2020 – lesquels n’ont heureusement pas fait de blessé, mais ont fragilisé des bâtiments adjacents – ne fait pas exception.

Elle est la seule ville de France à disposer d’un service à part entière consacré aux « immeubles menaçant ruine ». Il recueille les signalements de voisins inquiets ou de syndics de copropriétés quand une lézarde de mauvais augure apparaît. Mais il y a d’autres signes de danger moins accessibles que des fissures.

D’où la décision de la mairie de s’équiper de deux drones. « Ils serviront à inspecter les toitures ou encore les cheminées dont l’état ne peut pas forcément être appréhendé autrement », explique Claire Nison, l’élue municipale en charge du service.

Les deux engins, dont un est doté d’une caméra thermique, sont déjà arrivés dans les murs du Capitole. Mais ils ne commenceront leurs inspections aériennes qu’au printemps, « probablement en avril-mai ». Car s’il existe dans les rangs quelques « télépilotes » déjà formés, il faut le temps d’aguerrir d’autres agents à cette spécialité qui demande beaucoup de dextérité, voire d’en recruter en externe. Les formations seront dispensées par les pompiers de Haute-Garonne, eux-mêmes équipés de drones pour les épauler sur certains incendies.

La situation ne « s’aggrave pas », 37 « périls » en cours

Il faut aussi être carré sur la réglementation, histoire de ne pas inquiéter les riverains qui seraient tout à coup surpris par le bourdonnement d’un engin, qui plus est, équipé d’une caméra. « Les règles sont très strictes, et c’est la préfecture qui gère les autorisations de survol, précise Claire Nison. Nous avons déjà obtenu une dérogation pour les cas d’urgence. » Si un accident survient sur un bâtiment, la mairie n’aura pas besoin de déposer un plan de vol pour « rentrer » dans un bâtiment avec son drone, en profitant par exemple d’un trou béant dans le toit. Si des risques persistent pour une inspection « humaine », l’état des lieux sera ainsi bien plus rapide. Les drones, sans lien avec les missions de la police municipale, pourront aussi être exceptionnellement utilisés pour survoler les berges de la Garonne en période de crue.

Mais l’idée est aussi, hors situations d’urgence, de mener des « missions d’inspection prospectives pour détecter les problèmes en amont et prendre les mesures nécessaires ». A Toulouse, les signalements ont augmenté. Ils sont passés de 116 en 2018 à 170 en 2019 puis à 186 en 2020. Ils sont redescendus à 123 en 2022. « Mais cela ne signifie pas pour autant qu’on a davantage de bâtiments en péril, rassure Claire Nison. La sensibilisation progresse, mais la situation ne s’aggrave pas à Toulouse ». Il y a 37 arrêtés de péril en cours actuellement.

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