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Rennes : « Une saveur particulière »… Un immeuble reprend vie treize ans après un incendie

L’HISTOIRE SANS FIN : Victime d’un incendie le soir de la Fête de la musique en juin 2010, l’îlot Saint-Michel a longtemps été paralysé par des barrières de chantier en raison de contentieux juridiques

Il aura fallu presque treize ans. Meurtri par un violent incendie survenu la nuit de la Fête de la musique en 2010, l’îlot Saint-Michel a longtemps affiché ses cicatrices causées par les flammes et par l’eau utilisée par les pompiers. Englués dans des contentieux avec les voisins, les immeubles à pan de bois emblématiques du centre historique de Rennes s’étaient calfeutrés sous des bâches pour se protéger de la pluie. Le temps passant, des palissades de chantier avaient même été installées au cas où l’ensemble viendrait à s’effondrer, encombrant l’entrée de la célèbre rue Saint-Michel. Après s’être nourri pendant plus d’une décennie à l’urine des fêtards de la rue de la Soif, l’îlot a retrouvé un visage plus décent ce mercredi avec l’inauguration de l’Orée des Lices, dernier programme immobilier qu’il restait à livrer. « Ce moment a une saveur particulière », reconnaît Nathalie Appéré.

Depuis l’incendie en 2010, celle qui était alors première adjointe de Daniel Delaveau s’est personnellement impliquée pour que la place Saint-Michel soit rénovée. « Je ne compte pas le nombre de réunions de crise autour de ce dossier », confie l’élue socialiste.

Confié à l’aménageur public Territoires, le chantier s’est éternisé en raison de nombreux litiges avec les propriétaires des bâtiments voisins, qui ont tardé à mener des travaux de consolidation nécessaires au lancement du chantier. « Nous avons enrichi notre connaissance des contentieux. Et sans doute enrichi ceux qui ont dû les traiter », glisse Nathalie Appéré dans un demi-sourire.

Confié au promoteur Giboire dès 2014, le projet de nouveau bâtiment aura mis neuf ans à se concrétiser. Mercredi, les 13 logements et le commerce du rez-de-chaussée ont été inaugurés, pour le plus grand soulagement du patron de l’immobilier. « Quand la ville a lancé le concours, j’étais le seul chez nous à vouloir y répondre. On me disait que c’était trop petit, trop cher, trop compliqué », rappelle Michel Giboire. Presque entièrement conçu en bois, le bâtiment n’a pas grand-chose en commun avec ses prédécesseurs mais a le mérite de reprendre la verticalité des poutres. On peut lui reprocher un aspect extérieur un peu sombre. « Cet immeuble, il est beau. Il donne l’impression qu’il a toujours été dans le paysage. Mais c’est vrai que c’est l’inverse de ce qu’il y avait avant », tranche Michel Giboire.

Toujours en chantier, l’immeuble accueillera prochainement un institut esthétique sur son rez-de-chaussée. Quasiment libéré des barrières et des engins de chantier, il pourra surtout redonner à la place l’espace qu’elle mérite. Un emplacement idéal pour profiter d’un verre en terrasse après un tour au marché des Lices le samedi matin, comme c’était le cas avant l’incendie. « Ce n’est pas n’importe quel bâtiment. C’est l’héritier d’une histoire, c’est aussi une mémoire de cet incendie terrible », estime Nathalie Appéré. C’est surtout la fin d’un chantier qui a semblé ne jamais pouvoir démarrer. Ici, une nouvelle histoire s’écrit.

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