Accueil Maison Immobilier Rennes : Construire cinq mille logements par an pour loger 11.000 personnes...

Rennes : Construire cinq mille logements par an pour loger 11.000 personnes sans domicile, est-ce la solution ?

IMMOBILIER Le conseil de Rennes Métropole s’est penché sur le futur plan local de l’habitat avec l’ambition de ralentir la flambée des prix du logement

  • Le prix de l’immobilier s’est envolé ces deux dernières années à Rennes et dans sa métropole, notamment en raison d’un déséquilibre de l’offre et de la demande.
  • Rennes Métropole propose un nouveau plan local de l’habitat pour tenter d’enrayer la spéculation, notamment basé sur la construction de 5.000 logements neufs par an.
  • La question du foncier solidaire pourrait permettre de dissocier le prix du terrain de celui de la construction.

Rennes a longtemps été épargnée par les fortes spéculations immobilières. Certaines années, elle a même contemplé la flambée des prix chez sa voisine nantaise, se demandant si elle serait un jour concernée. Le jour semble être arrivé. Très attractive, la métropole bretonne a attiré autant de Parisiens que d’habitants du Grand Ouest et a vu le prix de son immobilier grimper en flèche ces dernières années. Dans le neuf, le prix du mètre carré du marché libre affichait en 2022 une moyenne de 4.228 euros dans la métropole, hors Rennes. Dans la ville centre, le constat est bien pire encore : 5.628 euros le mètre carré ! Un chiffre jamais atteint qui provoque de vives tensions. « Il y a beaucoup d’inquiétudes chez nos habitants sur la question du logement. Parce que les gens ont des difficultés à se loger mais aussi à cause de la cherté », souligne Nathalie Appéré.

Consciente du problème, la présidente de la métropole a présenté jeudi soir les orientations stratégiques du futur plan local de l’habitat. Ou pour faire simple, les décisions politiques qu’elle entend prendre pour enrayer la flambée de l’immobilier. Le premier pilier sera la quantité. Alors que le précédent PLH imposait 4.000 logements neufs par an, le nouveau plan en réclamera 5.000, à répartir dans les 43 communes de la métropole. Tout cela avec un objectif de zéro artificialisation nette. « Nous prévoyons que 500 logements par an soient issus de recyclage en transformant d’anciens bureaux en logements par exemple », précise Honoré Puil, vice-président chargé du dossier.

26.000 personnes en attente d’un logement social

Ce chiffre de 5.000 logements par an a suscité quelques réactions, notamment dans l’opposition. « Cette stratégie de l’offre n’a pourtant pas marché. La première de nos craintes est donc de vous voir, avec cet objectif, alimenter une mécanique inflationniste et excluante, une mécanique qui marchandise la ville », estime Carole Gandon du groupe Révéler Rennes.

Déjà citée en exemple pour sa gestion du logement social, la capitale bretonne veut encore accélérer. Elle devrait imposer aux promoteurs une part de logements sociaux pour toute construction d’au moins cinq logements, contre quinze auparavant. Plus de 26.000 personnes sont en attente d’un logement social dans la métropole. Pire, 11.000 personnes sont privées de domicile personnel et 6.700 ménages vivent dans des conditions « très difficiles » selon une enquête de l’Audiar.

Pour tenter de limiter la spéculation, la métropole compte également s’appuyer sur son programme de « foncier solidaire » qui prévoit la dissociation du foncier et du bâti. Déjà en vigueur dans huit communes, ce système permet aux pouvoirs publics de rester propriétaire du terrain où un immeuble se construit. Les prix pratiqués y sont bien plus raisonnables avec un prix au mètre carré d’environ 2.200 euros. L’acquéreur n’étant propriétaire que des murs, cela limite la spéculation.

« La semaine dernière, nous avons appris qu’un terrain abritant un pavillon de 80 m² devait se vendre 1,6 million d’euros. A un moment, il faut se calmer », rappelle la présidente Nathalie Appéré. Débattu jeudi soir devant le conseil métropolitain, le futur plan local de l’habitat devra être voté en mars avant d’être soumis au vote des 43 communes. Son adoption définitive ne sera pas effective avant décembre 2023.

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here