IMMOBILIER Le bâtiment, exceptionnel, sera mis aux enchères ce jeudi. Prix de départ, six millions d’euros
- Un ensemble immobilier de près de 1600 m² habitables situé à proximité de la place des Invalides à Paris est mis en vente aux enchères ce jeudi.
- Le prix de départ a été fixé à six millions d’euros.
- Le montant de la vente permettra à la banque JP Morgan de recouvrer une énorme créance.
C’est une ruine qu’on imagine volontiers plantée au sommet d’une colline du Morvan. Et pourtant, elle se trouve en plein 7e arrondissement à Paris, au 12, rue Oudinot pour être précis. Cet hôtel particulier exceptionnel, à l’abandon depuis une trentaine d’années, sera mis aux enchères ce jeudi 23 janvier à 14 h au tribunal de grande instance de Paris. Mise à prix : six millions d’euros. Si vous l’emportez, vous disposerez d’un bâtiment sur rue de trois étages, d’une cour intérieure, d’une villa et d’un grand jardin à l’arrière. Au total 1.597 m² habitables sur une surface totale d’environ 2000 m².
«L’emplacement est exceptionnel, s’emballe Maître Bruno Picard, en charge de la vente aux enchères. Dans ce quartier-là, c’est 30.000 euros du mètre carré. » Le bien immobilier est en effet situé entre Le Bon Marché et les Yvelines, juste à côté de Matignon et est voisin avec la Maison d’Yves-Saint-Laurent. En revanche, tombé en décrépitude, « le bien en lui-même est pourri », juge l’avocat. « L’ensemble nécessite d’importants travaux de rénovation », précise la plaquette de présentation du cabinet immobilier Féau, qui organise les visites mais préfère ne pas répondre aux journalistes. Un euphémisme quand on sait que le bâtiment sur rue est muré depuis de longues années.
Une dette de 35,5 millions d’euros
Derrière cette vente exceptionnelle se traîne une sombre histoire de dettes impliquant la banque américaine JP Morgan et la société néerlandaise, basée à Amsterdam et au nom imprononçable Beleggingsmaatschappij Belensas B.V. Or cette dernière doit 35,5 million d’euros, sans les intérêts, à JP Morgan qui a saisi le 12, rue Oudinot pour le vendre aux enchères et recouvrer une partie de sa créance.
L’inconnue principale dans cette vente réside dans le prix final d’acquisition, sachant que le bien a été acquis en bon état en 1990 par la société néerlandaise pour la somme de 80 millions de francs, soit 12 millions d’euros à l’époque. A combien peut-il donc monter ? Si Me Picard refuse de s’aventurer à une estimation, il concède néanmoins, que « la vente ne couvrira jamais la créance de son client [JP Morgan] ». Et parmi les acheteurs potentiels, l’avocat cite « des promoteurs français, des sociétés étrangères, des grands capitaines d’industrie français ».