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Paris : Les tours du projet Bercy-Charenton diminuées de 70 mètres

URBANISME : Les grandes lignes du projet d’aménagement de la ZAC Bercy Charenton, dans le 12e arrondissement de Paris, ont été présentées ce jeudi lors d’une conférence de presse

C’est l’aboutissement de près de 20 ans d’études, de discussions et de revirements. Le projet d’aménagement de la ZAC Bercy-Charenton, 12e arrondissement de Paris, a été présenté dans les grandes lignes lors d’une conférence de presse animée par le premier adjoint de la maire de Paris Emmanuel Grégoire. Pour rappel, la ZAC de 80 hectares est située entre la rue de Charenton au Nord, le périphérique​ à l’Est et la Seine au Sud. Elle compte dans son périmètre l’échangeur autoroutier de Bercy et ses multiples embranchements ainsi que de nombreuses voies ferrées. Au total, il n’y a que 8 à 9 hectares utilisables rapidement, ce qui, concernant Paris, est déjà pas mal.

Le projet a pour but de répondre à « l’enclavement de deux quartiers : Bercy et le cul-de-sac de Charenton », a annoncé Emmanuel Grégoire et de « recréer une trame verte qui reconnecte le quartier de Bercy, la ville de Charenton-le-Pont, voire plus tard, le bois de Vincennes ». Pour y parvenir, la rue Baron-Leroy sera prolongée en 2023 grâce à une rampe provisoire mais réservée aux mobilités douces, indique le premier adjoint, « elle ne doit pas être un point d’entrée pour les voitures. »

Le nombre de constructions revu à la baisse

La municipalité a surtout réduit la voilure de son projet niveau construction et logements, notamment sous la pression des Verts. Exit les trois tours de près de 120 mètres de haut, les prochaines ne dépasseront pas 50 mètres, passant ainsi de 515.000 m² à 230.000 m² de bâtis. Il y aura toujours 57 % de logements sociaux et 3.600 nouveaux habitants sont attendus. Nicolas Bonnet-Oulaldj, chef des élus communistes au Conseil de Paris, s’est dit néanmoins très attentif à ne pas baisser davantage le nombre de logements, notamment sociaux. « C’est une concession que nous avons faite de réduire le nombre de logements pour accroître les espaces verts », a-t-il tenu à préciser.

D’ailleurs, côté verdure, la municipalité prévoit un grand jardin en pleine terre au niveau du Triangle vert, en bordure du boulevard Poniatowski. « Le projet d’origine était de construire sur ce site, et nous avons inversé la logique », a commenté Emmanuel Grégoire. Pour Emmanuelle Pierre-Marie, maire du 12e arrondissement, ce projet signe « la place renouvelée de la nature en ville ». Sont également prévus 6.000 m² de commerces et 13.000 m² d’équipements publics dont deux écoles, un collège et une piscine, si chère à la maire de l’arrondissement.

L’opposition dubitative

Enfin la gare de la Rapée sera conservée avec à son niveau inférieur, une priorité accordée à l’économie sociale et solidaire et au produit localement. L’urbaniste François Leclercq qui a pensé le projet a d’ailleurs précisé que l’idée était de « limiter les travaux d’infrastructures en réutilisant l’existant ». En revanche, le centre commercial de Bercy, qui fera l’objet d’une consultation, « a vocation à disparaître », a indiqué Hervé Gicquel, le maire de Charenton-le-Pont qui précise néanmoins que les commerces intégreront de nouveaux locaux en pied des immeubles bâtis à la place du centre commercial.

Pour Valérie Montandon, élue LR du 12e arrondissement, « le projet présenté est un peu mieux que l’ancien ». Mais elle estime que la hauteur maximale des constructions est encore trop élevée et est effrayée de la densité du bâti. « Cela va créer des îlots de chaleur et va complètement à rebours du PLU bioclimatique qu’on examine en ce moment », se désole-t-elle. Elle regrette également que la municipalité n’ait pas donné suite à l’idée d’une couverture partielle des voies ferrées, histoire de récupérer du foncier. « Le projet reste marqué par un manque de vision, dénonce l’élue LR. Il témoigne de la fragilité de la majorité avec les Verts qui veulent des espaces verts et les communistes qui souhaitent du logement. Mais à un moment donné, il faut trancher. » Pas nécessairement pour Emmanuel Grégoire qui assure qu’on peut « répondre à la crise climatique et à celle du logement, sans les opposer. »

Mais cette réponse de la mairie de Paris qui devrait coûter environ 150 millions d’euros n’est pas attendue pour tout de suite puisque la livraison des constructions est prévue entre 2028 et 2030. D’ailleurs, le projet fera l’objet d’une délibération soumise au Conseil de Paris de juillet. Et dans le même temps, le tiers lieu Bercy Beaucoup, situé sur le Triangle vert et géré par Yes We Camp, à l’origine des Grands Voisins, ouvrira ses portes pour lancer la reconquête urbaine du quartier.

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