TRANSFORMATION L’emblématique gratte-ciel nantais est vide depuis deux ans. Ce jeudi, le promoteur Giboire et les copropriétaires lancent une consultation d’architectes pour le réhabiliter. Et ont dévoilé leurs intentions
- Un appel à projets est lancé ce jeudi pour la réhabilitation de la Tour Bretagne, son grand parking et ses 32 étages.
- Elle est vide depuis des travaux de désamiantage.
- Le cahier des charges prévoit d’y installer une majorité de logements, mais aussi quelques commerces, un hôtel, un restaurant et un toit-terrasse.
Avec ses 32 étages et 144 m de haut, elle domine la ville de Nantes depuis 1976. Mais depuis juin 2020, la Tour Bretagne n’est plus qu’une immense coquille vide. Ses occupants, des salariés d’administrations pour l’essentiel, ont tous quitté le bâtiment en raison de longs travaux de désamiantage et de rénovation. Ce jeudi, le groupe de promotion immobilière Giboire, propriétaire de 76 % de la tour, et les autres copropriétaires annoncent le lancement d’un « appel à projets » pour la réhabilitation globale du gratte-ciel « emblématique » nantais. Huit cabinets d’architectes ont été sélectionnés. Le projet vainqueur sera dévoilé en septembre 2023.
S’ils répètent à l’envi qu’ils laisseront « le champ libre » aux propositions des architectes, les copropriétaires ont tout de même défini un certain nombre d’intentions concrètes à respecter. Le parking sera transformé : les emplacements automobiles seront diminués (de 350 à 200 places) et remplacés par une « flotte de vélos ». La base de la tour, depuis la rue de l’Arche-sèche jusqu’au deuxième étage, aura une vocation commerciale. Avec l’objectif d’y installer une « enseigne qui attire ». L’autre enjeu sera de « mieux relier » la partie basse de la ville à la place Bretagne.
Finis les bureaux, place aux logements
A partir du troisième étage, sera créé un hôtel de 100 chambres, « pas forcément de luxe », ainsi qu’un restaurant. Les étages supérieurs n’accueilleront plus des bureaux mais uniquement des logements, ce qui est à la fois une première pour la Tour Bretagne et une rareté pour un immeuble de grande hauteur (IGH). Entre 150 et 200 appartements, du T2 au T6, sont envisagés, en accession libre. « Les charges importantes liées à l’IGH ne sont pas compatibles avec des logements sociaux dont l’objectif est de proposer les loyers les moins chers », précise Thomas Quéro, adjoint au maire de Nantes.
Le sommet de la tour, quant à lui, hébergera sur deux étages un « rooftop » (un toit-terrasse) de 700 m2 avec vue panoramique. Inspiré par le succès de l’ancien bar Le Nid, il sera accessible au grand public.
La tour devrait être élargie
Au moins 20.000 m2 sont ainsi à réaménager au total. Et même davantage puisqu’il est proposé aux candidats architectes d’augmenter la capacité de la tour jusqu’à 20 % de sa surface actuelle en l’élargissant sur deux façades. « Cette possibilité réglementaire existe. On n’impose rien. Tout est ouvert », indique Geoffroy Petit, directeur régional de promotion du groupe Giboire. L’apparence du bâtiment devrait aussi évoluer, « en fonction des propositions » et sous réserve de validation par l’Architecte des bâtiments de France.
Le chantier, complexe, débutera par un an de travaux de désamiantage. La rénovation-transformation proprement dite s’étalera, quant à elle, « jusqu’en 2027-2028 », annonce Giboire. Elle nécessitera de déshabiller entièrement la tour de sa « peau » extérieure. Montant de l’investissement global : 120 millions d’euros.
Quatrième plus haute tour de province
Le promoteur espère aussi faire du gratte-ciel un « exemple à l’échelle nationale » de « réhabilitation responsable et durable ». « Remettre la Tour Bretagne au goût du XXI siècle est un défi qui nous passionne. Nous allons lui donner une magnifique seconde vie », s’enthousiasme Michel Giboire, président du groupe breton, lequel réalise actuellement la transformation de l’ancienne tour de la CPAM à Vannes.
La Tour Bretagne est la quatrième plus haute tour de province, après les tours Incity (Lyon), Part-Dieu (Lyon) et CMA-CGM (Marseille). La troisième plus haute tour de France, celle de Montparnasse à Paris, fait, elle aussi, l’objet d’un important projet de réhabilitation.