Accueil Maison Immobilier Montauban : Comment une bande de mamies amies se démène pour «...

Montauban : Comment une bande de mamies amies se démène pour « éviter l’Ehpad »

SOLIDARITE A Montauban, dix amies tentent depuis dix ans de trouver une formule d’habitat participatif pour vieillir ensemble et veiller les unes sur les autres sans passer par la case Ehpad

Elles ont le temps, de l’énergie à revendre et l’actualité récente les conforte dans leur projet, simple sur le papier : « Eviter l’Ehpad, si possible jusqu’à la fin ». A Montauban, dix amies, des femmes seules âgées de 64 à 84 ans, cultivent depuis maintenant une dizaine d’années l’idée de vieillir ensemble en trouvant, comme le dit leur présidente Ginette Pondarrasse « une voie médiane entre l’isolement et l’Ehpad ou les résidences seniors hors de prix ».

Les amies de la Maison d’Isis, toutes locataires, ne sont pas copines de jeunesse, pas même anciennes collègues. Elles sont enseignantes, fonctionnaire ou vendeuse retraitées et se sont rencontrées au détour d’une chorale et d’un cours de Qi Gong. Certaines ont le permis de conduire, d’autres pas, et surtout elles n’ont pas le même niveau de revenus. Juste le même rêve : habiter dans des logements groupés pour « veiller les unes sur les autres, s’entraider », être ensemble tout en gardant leur autonomie, sans peser sur leurs enfants ni connaître la solitude.

Impossible « d’attendre dix ans de plus »

Depuis la création de l’association en 2016, le groupe a fluctué allant jusqu’à accueillir 17 personnes dont un couple. Et les projets d’habitat participatif n’ont pas manqué que ce soit avec un bailleur public ou des opérateurs privés. Mais chaque avancée a buté sur un écueil : la disparité de revenus le plus souvent, certaines futures locataires n’étant par exemple pas éligibles à un logement social, l’inclusion de salles communes dans les plans (et le budget) parfois, ou encore une localisation géographique qui n’a pas fait l’unanimité des adhérentes qui insistent pour que leur lieu de vie soit en centre-ville.

Pour l’heure, les copines sont donc, reconnaît Ginette, « le bec dans l’eau » . Et comme les amies ne peuvent « pas attendre dix ans de plus », elles imaginent des aménagements à leur projet idéal. Elles se satisferaient maintenant de logements proches les uns des autres, avec la possibilité de réserver des créneaux dans une salle municipale pour leurs activités en commun, à l’instar de ce qu’elles font déjà pour leurs conférences ou ateliers de lecture.

« Mais en centre-ville, difficile de trouver dix appartements proches d’un seul coup », souligne Laurence Pagès, l’adjointe au Logement de Montauban, qui suit le dossier de la Maison d’Isis et ses péripéties depuis le départ. L’élue salue et l’opiniâtreté « des filles », « la solidité, l’intelligence de leur projet » et reste persuadée que la solution finira par se présenter. « Je n’ai pas dit mon dernier mot, je cherche possibilités », assure-t-elle. Les dix amies comptent aussi sur le Conseil départemental. A l’heure où la formule des Ehpad montre ses limites, elles espèrent que l’originalité de leur projet va permettre de le débloquer.

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here