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Immeubles effondrés à Lille : On a suivi des experts dans l’inspection d’un bâtiment

BÂTIMENT : Après l’effondrement mortel de Lille, on a voulu savoir comment travaillaient les experts chargés de diagnostiquer l’état structurel des bâtiments

Si Martine Aubry réfute le terme de « psychose » après l’effondrement qui a coûté la vie à un homme, mi-novembre, à Lille, force est de constater que les cabinets d’expertise en bâtiment sont davantage sollicités depuis le drame. Ce mardi matin, on a suivi une mission d’inspection d’un immeuble du Vieux-Lille avec deux experts de la société Socotec, mandatée par le propriétaire.

Mathieu Delattre et Romain Raullet, deux experts ingénieurs en bâtiment de la société Socotec, avaient pour mission d’inspecter minutieusement un bâtiment situé au 19, rue Royale, à Lille. L’adresse est d’ailleurs bien connue des Lillois, puisque le rez-de-chaussée commercial est occupé par le Bier Buik, l’un des établissements de Florent Ladeyn. « Le bâtiment a été entièrement refait à neuf en 2018, il s’agit juste de savoir si tout va bien », assure Anthony Aouizerat, patron de l’agence Lille Immo qui gère l’immeuble pour le compte du propriétaire.

« Ça peut sembler simple comme ça »

Cette agence, qui assure le syndic pour un millier de biens à Lille, n’a pas attendu l’effondrement de la rue Pierre-Mauroy pour s’attacher les services de la Socotec. « On réfléchit d’ailleurs à mettre en place une périodicité dans les contrôles des bâtiments gérés par Lille Immo, une sorte de contrôle technique », explique Romain Raullet. Et c’est justement de cela qu’il s’agissait, ce mardi matin, rue Royale. « Nous faisons un diagnostic visuel pour repérer d’éventuels désordres de structure qui pourraient être préjudiciables à la solidité du bâtiment », poursuit l’expert.

Leur première cible : la façade. « Nous avons repéré quelques fissures au niveau des garde-corps aux étages. Il s’agira de s’assurer que ces fissures ne sont pas traversantes », insiste Romain Raullet avant de s’engouffrer dans la cave de l’immeuble en compagnie de son collègue. Là, à la lumière de leurs téléphones, les experts inspectent le plafond voûté. « Ça peut sembler simple comme ça, reconnaît Mathieu Delattre, mais notre formation d’ingénieur et notre expérience nous permet de faire la différence entre ce qui peut sembler grave et ce qui ne l’est pas. » En quelques secondes, ils tombent sur une fissure dans la voûte de la cave, une « erreur » des ouvriers qui ont percé pour passer des câbles. « C’est à surveiller sans être alarmant. Ce qu’il ne faut pas, c’est cumuler beaucoup de ces petites erreurs », déplore Romain Raullet.

Une fissure en sous-sol « à surveiller »

Aux étages, les experts notent plusieurs fissures sur les cloisons en placoplatre, « rien de méchant ici, juste des personnes qui ne savent pas fermer des portes sans les claquer », plaisante Mathieu Delattre. D’ailleurs, de l’avis des spécialistes, aucun désordre majeur n’a été observé, seule la fissure en sous-sol étant « à surveiller ». Toutes leurs observations seront consignées dans un rapport qu’ils remettront ensuite à client. « Dedans, nous allons définir les désordres puis les caractériser selon leur niveau de gravité. C’est un outil d’aide à la décision entre les mains du maître d’ouvrage, lequel décidera des suites à donner », précise Mathieu Delattre.

Le représentant du propriétaire n’était d’ailleurs pas inquiet. « Un drame comme celui de la rue Pierre-Mauroy n’influe en rien sur les prix de l’immobilier, assure-t-il. La seule chose qui peut arriver, c’est que des investisseurs réclament un diagnostic comme celui que nous venons de faire ».

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