ENQUÊTE : Les explosions, qui ont causé d’importants dégâts, sont survenues samedi soir peu avant 23 heures sur la commune et touristique de Brando, sur la côte est du Cap Corse
Deux résidences secondaires ont été touchées par des explosions criminelles samedi soir à Erbalunga, marina de la commune de Brando (Haute-Corse), a indiqué Arnaud Viornery, le procureur de la République de Bastia. Les déflagrations, entendues peu avant 23 heures par de nombreux habitants de cette commune touristique du Cap Corse, ont fait des dégâts importants mais aucun blessé, a précisé Arnaud Viornery.
Pas de revendication à ce stade
« Des investigations sont en cours pour déterminer la nature de l’explosif utilisé. Les dégâts causés démontrent tout de même une certaine expertise », a précisé le magistrat. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bastia et confiée à la section de recherches de la gendarmerie. Aucune revendication ni inscription n’a été constatée par les enquêteurs à ce stade des investigations.
Les habitations appartiennent à des propriétaires présents depuis de nombreuses années dans le village. L’une est située en bord de mer, la deuxième se trouve plus proche de l’intérieur de la commune. L’un des propriétaires réside en France sur le continent, l’autre est Italien. « Ce sont des personnes qui viennent quelques mois dans l’année, mais qui font partie de la vie du village, » a précisé Patrick Sanguinetti, le maire de Brando, en ne cachant pas son incompréhension : « Si le message est politique, il serait inaudible. Ce ne sont pas des spéculateurs. Beaucoup d’habitants sont choqués par ces actions. »
Série en cours
En novembre, une « explosion d’origine criminelle » avait détruit partiellement une résidence en construction à Corte (Haute-Corse), sans faire l’objet de revendication. Début septembre, une tentative d’attentat avait aussi visé quatre bungalows appartenant à un continental près d’Ajaccio. Revendiquée par le groupe indépendantiste clandestin FLNC, cette tentative fait l’objet d’une enquête du parquet antiterroriste (Pnat).
Le 3 septembre, le mouvement clandestin avait menacé d’un retour à la lutte armée sur l’île si l’État français poursuivait « sa politique de mépris ».