LUXE Pour la première fois, Bordeaux se classe 50è, au classement mondial 2020 des villes les plus recherchées par les grandes fortunes, établi par le spécialiste de l’immobilier haut de gamme Barnes
- La crise a rebattu les cartes, et de nombreux cadres et chefs d’entreprise recherchent désormais en priorité la qualité de vie.
- Télétravail et flexibilité se généralisant, ils peuvent se permettre d’aller s’installer à deux ou trois heures de Paris.
- Dans ce contexte, Bordeaux aurait tiré son épingle du jeu en 2020, et la tendance se poursuit depuis le début de l’année 2021, assure-t-on chez Barnes.
La crise, sanitaire et économique, a frappé la plupart des villes dans le monde en 2020. Touchées, certaines ont vu en même temps leur attractivité renforcée. Ce serait le cas de Bordeaux, assure-t-on chez Barnes, spécialiste immobilier du marché haut de gamme, qui a vu son activité grimper de 21 % dans la capitale de Nouvelle-Aquitaine l’année dernière. Bordeaux fait ainsi une entrée fracassante à la 50è place, du classement mondial 2020 des villes les plus recherchées par les grandes fortunes – personnes possédant un patrimoine entre 1 et 30 millions de dollars. Dans ce classement annuel établi par Barnes, Paris rétrograde de la première à la septième place, au profit de Zurich. Copenhague et Tokyo complètent le pdium. Bordeaux, seule autre ville française de ce classement, est devancé par des cités comme Moscou, Ho Chi Minh Ville (Vietnam), Shenzhen (Chine), Varsovie, Bruxelles…
« Une clientèle parisienne beaucoup plus intense ces derniers mois »
La crise a rebattu les cartes, et les critères de qualité de vie, d’environnement, deviennent essentiels dans la recherche d’un bien. « Il y a des villes qui ont particulièrement bien tiré leur épingle du jeu durant cette année 2020, de par leur position stratégique et parce qu’elles répondent à la demande de nos clients, en quête d’un équilibre de vie plus agréable », explique à 20 Minutes Guerric de Beauregard, directeur de la communication chez Barnes. A Bordeaux, poursuit-il, « l’attractivité s’est renforcée, notamment avec une clientèle parisienne beaucoup plus intense ces derniers mois. » Ce qui a permis à Barnes d’ouvrir une deuxième agence, au Bouscat.
Aymeric Sabatié-Garat, directeur de Barnes à Bordeaux, confirme que « la plupart des nouveaux arrivants sont des entrepreneurs, des indépendants, qui viennent beaucoup de la région parisienne pour s’installer ici avec leur famille. » Le phénomène ne touche pas que Bordeaux d’ailleurs, mais aussi une ville comme Biarritz. « Il s’est opéré en 2020 un changement de clientèle assez incroyable à Biarritz, assure Guerric de Beauregard, puisqu’on est passé d’une clientèle de pré-retraités qui s’intéressaient à la côte basque en prévision de ses vieux jours, à une clientèle de quadras, notamment de la région parisienne, qui partagent leur temps entre Biarritz et Paris. »
« Des résidences multi-usages »
Il y aurait ainsi un phénomène de « résidences semi-principales » en train de voir le jour depuis quelques mois. « On n’a plus une frontière nette entre la résidence principale et secondaire, mais des résidences multi-usages, analyse Guerric de Beauregard, ce qui permet à des Parisiens d’aller s’installer à la campagne ou sur la côte, où ils vont rester plusieurs jours par semaine, n’allant à Paris que pour quelques réunions qui ne peuvent se faire à distance. Et on le voit aussi à Bordeaux. »
« Les modèles de vie et de travail ont évolué, les gens sont plus flexibles, confirme Aymeric Sabatié-Garat, et cette tendance va s’inscrire dans la durée. » La demande reste d’ailleurs soutenue. « Depuis le deuxième déconfinement, les projets d’installation repartent très fort à Bordeaux, et notamment depuis le début de l’année 2021. »
Des prix qui peuvent grimper à 10.000 euros le m2
L’attractivité de Bordeaux, très forte dans les années 2014-2018, ne se démentirait donc toujours pas. Pourtant, les problèmes de circulation sont souvent mis en avant, et un phénomène d’insécurité a fait son apparition ces derniers mois. « Tout reste relatif, nuance Aymeric Sabatié-Garat. Nos clients ne nous parlent jamais de cela, tout simplement parce que Bordeaux reste malgré tout une des villes les plus « safe », et qu’il y a beaucoup de grandes villes qui connaissent des problèmes d’insécurité bien plus importants. De par sa qualité de vie, sa situation géographique, Bordeaux continue d’attirer autant. Nos clients sont notamment très attirés par la proximité du bassin d’Arcachon, de la côte basque, et du vignoble. »
Concernant les types de biens recherchés, le critère du jardin ou de la terrasse devient quasiment incontournable, désormais. « Il y a une très forte demande sur les maisons familiales, entre 150 et 300 m2, autour des bonnes écoles et des parcs, donc dans le secteur Jardin Public, Saint-Seurin, Parc Bordelais, Croix-Blanche, poursuit Aymeric Sabatié-Garat. On va être sur des prix entre 6.000 et 7.500 euros du m2. Et après pour l’exceptionnel, pour les grandes maisons dans le centre de Bordeaux, on peut aller sur des prix allant de 8.000 à 10.000 euros du m2. Les appartements en étage élevés, ou les lofts dans d’anciens chais réhabilités, plaisent beaucoup aussi. Mais il y a une vraie recherche sur les biens avec des extérieurs, cela devient un critère essentiel, quitte à s’éloigner un peu plus du centre. »