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Aulnay-sous-Bois : « Le Galion, un des joyaux de l’architecture moderne du 93 », un docu sur cette barre d’immeuble XXL

INTERVIEW : Fawzi Arslane, réalisateur et ancien habitant d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), donne la parole à ceux qui ont connu la barre d’immeuble du Galion « pour laisser des traces à la postérité »

Le Galion n’a pas tout à fait disparu. La barre d’immeuble d’Aulnay-sous-Bois, qui a célébré l’enfant de la commune le footballeur Moussa Sissoko en 2016 avec un portrait XXL, a bien été démolie en 2021 mais les souvenirs sont toujours là. C’est ce que les coréalisateurs Fawzi Arslane et Wail Al Malki souhaitent montrer dans leur documentaire Le Galion. Ils donnent la parole aux habitants du quartier, pour laisser des traces de cet endroit à la postérité.

Une projection gratuite aura lieu le 19 novembre prochain, et se déroulera au cœur de la cité des 3.000 dans la salle de spectacle Le Nouveau Cap.

Pourquoi avoir fait ce documentaire sur cette barre d’immeuble ?

Je suis moi-même issu du quartier du Galion. Dans le documentaire, j’ai d’ailleurs pu utiliser des rushs que j’ai filmés il y a plus de dix ans, quand je débutais avec la caméra. Dès qu’ils ont entamé le projet de démolition, j’ai commencé à filmer les coulisses, les extérieurs du bâtiment. Jusqu’à l’étape finale où il a totalement disparu de la surface.

Ce documentaire provient de la volonté de laisser des images à la postérité, aux anciens habitants du quartier mais aussi aux archives municipales, et départementales. L’immeuble était l’un des joyaux de l’architecture moderne du 93, à l’époque où il a été créé [au début des années 1970]. Il occupait une place importante pour les Aulnaysiens et les futures générations voudront sûrement savoir ce qu’il y avait à cet endroit.

Qu’est-ce que Le Galion a de particulier ?

Avec sa forme allongée, dans un quartier vertical, avec toutes ses tours en hauteur, on avait l’impression que l’immeuble était une barrière, au-delà de laquelle on pénétrait dans un nouveau monde. Sous l’immeuble, juste en dessous du portrait de Moussa Sissoko, il y avait un passage, une porte d’entrée vers la cité des 3.000. Une cité d’environ 20.000 habitants, qui représente près de 25 % des habitants de la ville.

Le Galion a été construit pour faciliter la vie des habitants. A l’origine, aucune autoroute ne desservait le quartier. Il était difficile de faire des courses et d’avoir accès aux commodités de base. La construction de l’immeuble, dans lequel il y avait un centre commercial, a changé les choses. C’est devenu un lieu de transit quotidien. Tout le monde s’y croisait, s’y côtoyait. Quand il n’y avait pas encore de téléphone portable, on se donnait rendez-vous au Galion.

Qui apparaît dans le documentaire ?

On a essayé d’interviewer un maximum de personnes. Il y a, par exemple, un jeune rappeur, une danseuse, et une ancienne habitante devenue députée européenne, Salima Yenbou. L’idée est de montrer qu’on est pas forcément destiné à l’échec. Au contraire, sortir d’un quartier pareil, c’est une bonne école. Cela ne peut que motiver, à mon sens.

On donne aussi la parole à d’autres personnes, lambda, qui ont une histoire intéressante. Il y a, par exemple, l’une des premières familles à avoir habité le quartier dans les années 1970. Ces gens ont même assisté à la construction de l’immeuble.

On a passé un an à chercher Alain Gaussel, dit « le conteur du 93 », pour pouvoir l’interviewer. C’était un acteur majeur du quartier. Il venait souvent au Galion et s’asseyait au pied des tours, ou des arbres, pour raconter des histoires. On est émus aujourd’hui parce qu’il nous a quittés, il y a une quinzaine de jours. Il laissera un souvenir impérissable.

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